Les matériaux de construction
Le sol et le sous-sol de Luzillat et de ses environs ne renfermant pas de roches utilisables pour la construction, les bâtisseurs ont su s’accommoder et se sont tournés vers les seules ressources disponibles : la terre, les galets, la brique et le bois.
Ces matériaux caractéristiques ont suscité des techniques de constructions particulières et la fréquence d’utilisation de ces matériaux est variable selon l’époque :
Le Bois
Il est essentiellement utilisé sur les bâtiments les plus anciens et notamment les pigeonniers, ou comme revêtement en assemblage sur les façades de hangars, de séchoirs et de granges étables ou dans les maisons à pans de bois.
Les Galets
Les galets bruts issus de l’Allier sont utilisés tels quels, pour la construction de murs sans être cassés préalablement en deux, comme cela se pratique dans certaines régions. Fixés par un liant à la chaux entre chaque lit, ils forment un réseau de lignes horizontales alternant des couleurs foncées pour les galets et claires pour la chaux.
Les Constructions en brique
Les briques sont dressées en parement polychrome et forment des figures récurrentes : des croix et des losanges qui parfois se superposent. Cette technique de mise en œuvre est présente dans l’architecture du Bourbonnais, où elle est utilisée depuis le XVIe siècle dans l’architecture noble
Les Parpaings en béton
Très caractéristique du canton de Maringues est l’emploi, à partir de la fin du XIXe siècle, de parpaings de béton utilisant les graviers abondant tout le long des rives de l’Allier, et la chaux, fabriquée en plusieurs endroits du canton (d’où le lieu-dit «Les Fours à Chaux sur la commune de Limons).
L’amalgame de granulats de tailles et de couleurs variées donne un matériau à l’aspect caractéristique.
Ces « blocs de béton » comme on les appelait alors, étaient utilisés comme des moellons ordinaires pour des constructions de ferme ou de dépendances ou pour des aménagements sur les bords d’Allier.
L’Andésite
Roche volcanique, l’andésite est mise en œuvre sous forme de moellons souvent associés à des galets. Elle participe ainsi à la fabrication de solins sur lesquels reposent les murs en pisé. Elle est aussi utilisée taillée en élévation de certains logis, mais on la trouve le plus souvent seulement en encadrements de baies, car son extraction et son importation de carrières lointaines surenchérissaient ce matériau.
«Une maison en terre doit avoir
de bonnes bottes
et un chapeau»
Les Constructions en Pisé
Les maisons de Luzillat datant du XIXe siècle sont, pour la plupart, en pisé.
C’est un matériau naturel fait de terre argileuse et de cailloux. La terre est moulée à l’aide de banches, un coffrage qui remonte le long du mur au fur et à mesure du séchage des couches successives. Le mur final est épais, massif et sans joint.
Les murs édifiés selon cette technique laissent apparaître des trous correspondant aux traverses de coffrages.
Pour être protégé de l’humidité, le pisé est fréquemment recouvert d’un enduit.
Technique ancestrale et largement répandue dans le monde : Yémen, Australie, Amérique latine et Afrique.
A notre époque où l’architecture se doit d’être bioclimatique, le pisé apporte un confort sain et naturel, une grande inertie thermique. La chaleur rayonnante est accumulée de jour et restituée la nuit dans l’habitation. Les murs en pisé étant perméables à la vapeur d’eau, cela permet une hygrométrie naturelle. Cette perméabilité contribue durant les jours d’été, à maintenir l’habitation fraîche, grâce à l’évaporation à condition que des enduits imperméables ne recouvrent pas les murs intérieurs et extérieurs. La terre crue ne produit aucun déchet, ne nécessite aucun emballage et son recyclage est naturel.
Il existe des blocs de pisé préfabriqués qui facilitent la construction.
Energie incorporée dans un mètre carré de paroi