La butte de Montgacon fait partie des nombreuses mottes de la région qui formaient une ligne de fortifications le long de l’Allier, mais elle est certainement une des plus importantes du département. Son aspect actuel (superposition de deux plates-formes couronnées par une calotte ronde) est le résultat d’un remaniement du sommet après les bouleversements dus aux démolitions durant les siècles passés. 
En 582, sous la domination seigneuriale des ducs d’Aquitaine, une colonie gasconne vint s’établir en ce lieu, d’où son nom actuel de Montgacon descendant de Mont Gascon et devint une puissante baronnie à la frontière de l’Auvergne. 
Le premier écrit sur le château date de 1052, grâce à un texte de Henri Ier Roi de France, confirmant la donation de la chapelle du château à l’abbaye de la Chaise Dieu.

Le château fort était bâti sur une motte formée d’une butte naturelle surmontée d’une plate-forme artificielle. 
Il aurait fait l’objet de plusieurs reconstructions, comme le laissent supposer les fondations mises à jour en 1871 (pierres d’arkoze et d’andésite originaires de Ravel et de Volvic, en remploi dans un lit de mortier).

La première enceinte, la plus basse, d’une longueur de 900 mètres, était doublée sur le tiers de sa longueur par une seconde, placée à droite de la poterne, sur le côté le plus vulnérable du château.

La seconde enceinte était longue de 600 mètres, et le donjon, haut de 20 mètres et surmonté de mâchicoulis, présentait un périmètre de 360 mètres à la base. On constata également en 1871 que les murs du donjon avaient à la base 4 mètres d’épaisseur.

Au Xè siècle, la butte était donc coiffée d’un château, avec fossés et fortifications en bois, dont il ne reste plus rien aujourd’hui, mais qui permit au XIè siècle une renaissance dans la campagne et dans la ville proche de Maringues.

Le château appartenant lors de sa construction à la famille de Montgacon fut appelé durant les siècles Monts « Vasconis » puis « Montisgasgonis » vers 1450. Pendant la guerre de Cent Ans, le château fut pris par les Anglais en 1457 et incendié avec une partie du village de Montgacon. 

Reconstruit, il fut brûlé de nouveau au XIVè siècle, en même temps que les villages de Vensat et de Montgacon. Sa maladrerie située sur la route de Sanat, sur un terrain nommé encore « L’Hospital », disparut en 1549. Mais chaque fois que l’on creuse, on trouve encore des ossements.

Richelieu enfin, donna l’ordre en 1632 à M. Fortia d’Urbain de démolir la forteresse dont il ne resta qu’une tour et la chapelle. 

Le château de Montgacon fut la résidence jusqu’au début du XVIè siècle, des seigneurs de Maringues, Joze, Bulhon, Bassinet, Tissonnières, Pagnan, Buxerolles et d’un quartier d’Ennezat. Les comtes d’Auvergne en prirent possession 200 ans après sa construction par le mariage en 1279 de Robert Ier, comte d’Auvergne et de Boulogne, avec Béatrice de Montgacon. 
La famille de La Tour d’Auvergne le posséda ensuite de 1389 jusqu’à la Révolution.

Le château de Montgacon fut donc la propriété entre autres de : 
François II de Turenne (1497-1532) qui épousa en 1518 Anne de La Tour d’Auvergne et de Montgacon.Leur fils François III de La Tour d’Auvergne est né en 1526, Vicomte de Turenne fut tué à la bataille de Saint Quentin en 1557.
Son fils Henri de La Tour d’Auvergne, Vicomte de Turenne, est né à Joze en 1555 et décédé à Sedan en 1623. Filleul du roi de France Henri II. 1er gentilhomme du roi Henri IV. Il épousa en 1591 Charlotte de la Marck, unique héritière du duché de Bouillon et de la principauté de Sedan. Maréchal de France en 1592. Il hérite de sa femme en 1594. C’est à lui que l’on doit la construction de la maison des ducs de Bouillon à Maringues, afin de quitter le château fort de Montgacon devenu vétuste. Son fils Henri de La Tour d’Auvergne, Vicomte de Turenne, Duc de Bouillon, Prince de Sedan, Baron de Montgacon, né à Sedan en 1611, tué à la bataille de Salzbach en 1675, fut plus connu sous le nom de Turenne. Maréchal de France en 1643. Il fut un des meilleurs généraux de Louis XIII et de Louis XIV. Il fit plusieurs séjours dans sa maison de Maringues, notamment en 1630 et en 1641. Sans descendance.

Son neveu Godefroy Maurice de La Tour d’Auvergne (1641-1721), fut Grand Chambellan de France de Louis XIV. Il fit également plusieurs séjours à Maringues. Le château fort était alors en ruines. C’est lui qui donna sa maison à la ville de Maringues en 1686. Il fit également fondre une cloche en bronze qu’il offrit à l’église de Ferrière sur Risle (Eure) et sur laquelle sont inscrits son nom et ses titres de noblesse « par la grâce de Dieu souverain Duc de Bouillon, Vicomte de Turenne, duc d’Albret et de Château Thierry, Comte d’Auvergne et d’Evreux, vicomte de Castillon, Baron de la tour de Montgacon ».

La chapelle du château était située, d’après la carte de Cassini, au sud de la motte terminale, dans la partie la plus étroite de la basse-cour entre les deux enceintes du château. Elle fut construite vers l’an 1000. C’était une petite construction romane placée sous le vocable de la Sainte Croix. Un seigneur de Montgacon aurait ramené de Terre Sainte un élément de cette relique qui était la plus enviée des Croisés.

Il était prêté à une statue en bois fort ancienne, que les habitants appelaient « Sainte Veilloune » (de Vieille Sainte), beaucoup de miracles, surtout des guérisons d’enfants. Tous les ans, le 14 septembre, la statue était promenée en pèlerinage au milieu de la foule dans les villages situés tout autour de Montgacon.

En 1793, le 23 novembre, alors que les jacobins décidaient de s’emparer des vases sacrés et des statues de toutes les églises ou chapelles du canton pour les brûler place du Chery à Maringues, Jean Grimaud, dit Darnat, apprenant qu’ils allaient venir, enleva la statue avec l’aide des habitants du village et la cacha dans un pré sous des pierres. Ainsi, seule la statue miraculeusement fut sauvée. Cette statue, représentant une vierge à l’enfant, est aujourd’hui propriété privée de la famille du général Olléris habitant au pied de la butte.

La chapelle fut démolie par les révolutionnaires et les pierres récupérées par les habitants du village. Après sa destruction, son emplacement fut longtemps respecté et ne fut pas cultivé. 

En 1814, M Androdias, propriétaire de la butte la vendit à Louis Alexandre Barron de Chardin. En 1866, un neveu hérita de ce bien. Sa descendance, la famille Teilhard de Chardin, assure depuis la mise en valeur et la protection de ce site.

La statue de Notre Dame des Moissons qui domine aujourd’hui la butte a été mise en place en 1953.

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le Père Lestrade, Vicaire général et Directeur des œuvres du diocèse suggéra à l’abbé Cotte, curé de Luzillat, d’ériger une statue de la Vierge sur la Butte de Montgacon, car, « comme chaque année, il y a une fête de la Vierge dans la montagne à Vassivière au mois de juillet, il faudrait le même jour une fête de la Vierge dans la plaine. Ainsi tout le diocèse serait mobilisé pour chanter la gloire de Marie ».

La statue haute de 4 mètres a été réalisée par Raoul Mabru, directeur de l’Ecole des Beaux Arts de Clermont-Ferrand, sculpteur, à qui l’on doit également le monument aux morts de Royat et la « bergère » de Clermont-Ferrand. Sculptée avec soin de 1949 à 1952, elle se compose de trois blocs de pierre blanche de Belleroche près d’Angers (d’un poids de 8 tonnes) qui reposent sur un socle de béton armé. Une croix en bois dressée au pied de la statue commémore son cinquantième anniversaire.

> Plus d’informations